La place du bénévolat dans le système de santé en période de crise sanitaire

L’actu du trimestre- Extrait de l’Actu de France Assos Santé Ile-de-France N°2 – Avril/Juin 2021

La crise sanitaire et les confinements successifs ont fortement perturbé la mission des bénévoles qui œuvrent pour lutter contre l’isolement des personnes malades ou en fin de vie dans les services de soins.

Hubert BALSAN, président de VMEH* et Danièle LECOMTE, viceprésidente de l’ASP FONDATRICE* tirent un bilan de la situation.

Une mission interrompue

La mission du bénévolat dans les services de soins offre une écoute et un réconfort auprès des personnes hospitalisées ou en fin de vie. La crise sanitaire et les nombreux défis qu’elle a engendrés, ont fortement impacté la continuité des visites et des accompagnements à l’hôpital comme le témoignent l’ASP Fondatrice : « Lors du 1er confinement, toute présence de bénévoles a été interdite dans les EHPAD et les hôpitaux, même dans les services de soins palliatifs » et VMEH : « Il y a eu une réponse brutale pour la plupart des établissements de santé, que nous comprenons tout à fait, mais qui a été assez dramatique pour l’ensemble des bénévoles que nous pouvons être ».

Des conséquences alarmantes chez les patients et les résidents

Pour beaucoup de patients, la conséquence principale de cette interruption a été l’isolement et le sentiment de solitude, conduisant parfois à des comportements délétères chez les personnes concernées : « Après le premier confinement, nous avons fait le constat que dans certains établissements, beaucoup de patients très âgés moururent dénutris. Cette dénutrition et cet isolement ont conduit à beaucoup de décès, notamment auprès des résidents qui avaient réellement besoin d’un contact familial. » déclare VMEH. Selon l’ASP Fondatrice, ce sentiment d’isolement a été d’autant plus important chez les personnes atteintes de pathologie graves ou en fin de vie « La spécificité de l’accompagnement en soins palliatifs est la présence de bénévoles auprès des personnes les plus vulnérables, atteintes de maladie grave et évolutive ou en fin de vie. Le sentiment d’isolement, voire d’abandon ressenti par ces malades a été terrible ».

Un impact chez les bénévoles engagés

Les conditions imposées par la crise ont également impacté l’engagement des personnes ayant choisi cette mission de bénévolat : « On a perdu entre 20 à 25% de bénévoles. Parmi ces personnes, la plupart sont des personnes âgées qui ne souhaitent pas se mettre en danger et ont arrêté leur bénévolat que ce soit d’une manière définitive ou temporaire, chose que nous comprenons tout à fait » déclare VMEH.

Un constat que partage l’ASP Fondatrice : « Ils ont été eux aussi très affectés par ces mesures qui niaient les besoins psychologiques, spirituels et sociaux fondamentaux de toute personne ».

Des outils mis en place pour répondre au besoin des patients

Dans l’attente d’une reprise totale des visites, les associations ont pu développer des dispositifs permettant d’apporter un soutien aux personnes isolées malgré les conditions imposées par la crise : « Les bénévoles accompagnant des patients bénéficiant de soins palliatifs à domicile ont poursuivi leurs accompagnements par téléphone. Dans plusieurs EHPAD, ils ont aussi pu communiquer avec les résidents en visio par tablette » déclare ASP Fondatrice.

Toutefois, pour certains, ceux ci  ne sont pas parvenus à remplacer les moments de partage et d’échange offert par le contact humain : « Dans certains départements, des bénévoles ont essayé de soulager les personnes par des appels téléphoniques, des cadeaux, des courriers. Ils ont tous eu une grosse imagination, mais ça n’a pas remplacé la visite qui est fortement utile » déclare VMEH.

Un besoin de reconnaissance

Un an après le premier confinement, la réponse des établissements de santé pour accueillir à nouveau des bénévoles reste hétérogène et des réflexions nouvelles, qui permettraient d’encadrer davantage les visites à l’hôpital se mettent progressivement en place : « L’ARS IDF souhaite aujourd’hui soutenir le développement du bénévolat d’accompagnement non seulement en établissement, mais à domicile en lien avec les HAD et les réseaux. Nous nous mobilisons pour recruter davantage de bénévoles pour mieux répondre aux besoins de la société » déclare l’ASP Fondatrice.

Toutefois, l’épidémie de la COVID 19 a permis de mettre en lumière la nécessité criante de reconnaître la place légitime des bénévoles dans le système de santé en période de crise : « les bénévoles sont de réels partenaires du système de santé. Nous pouvons être d’une aide et d’un soutien pour assurer l’accueil et le bien-être des patients pendant les soins. Et le service que nous pourrons rendre doit être compris parce qu’il est vraiment utile au personnel que nous voyons. Dans l’anticipation d’autres crises similaires à celles-ci, il est nécessaire de développer tout un partenariat dans le respect et la compréhension avec les structures de santé, organisations et autres … car nous sommes là au service des patients et des résidents » déclare VMEH.

 

 

*Pour en savoir plus sur : 

 

 

 

Contact : 01 43 29 92 38
Fouraha SAID-SOILIHI – Chargée de mission, communication –   fsaid-soilihi@france-assos-sante.org

 

 

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